Anne Dumonnet-Leca, fondatrice et présidente de VoxDemeter a choisi trois figures inspirantes du monde agricole : Valérie Garcia, Éleveuse et administratrice de la coopérative Terrena (44). Elle est aussi référente pour le groupe Sentin’elles au sein de la coopérative ; Morgane Guillouroux, Agricultrice, s’est investie récemment comme déléguée MSA et Marie-Andrée Luherne, Eleveuse et Vice-présidente de la FNPL (Fédération Nationale des producteurs de Lait), qui voit l’engagement comme une deuxième nature. Toutes les trois partagent leur définition du leadership féminin. Pour toutes, c’est un moteur pour continuer à se développer soi-même et une manière de mieux appréhender l’environnement traditionnellement masculin dans lequel elles évoluent. Elles expliquent le déclic de leur engagement, en insistant sur trois points clés pour arriver à concilier responsabilités et vie de famille : 1. se faire confiance ; 2. s’organiser et 3. Bénéficier du soutien familial.
A retenir :
📍 Les femmes font face à un triple défi : une (sur)charge domestique : les femmes en agriculture assument trois fois plus de charge domestique que les hommes, selon Marie-Andrée Luherne. Un manque de représentation. Seulement 10 % des sièges dans les conseils d’administration de coopératives sont occupés par des femmes. Elle souligne qu’il faudrait un minimum de 35 % pour que la voix des femmes commence à “peser” comme indiqué dans la Note Agridées-VoxDemeter. La persistance d’un plafond de verre, renforcé par de nombreuses croyances limitantes. les femmes ont tendance à se freiner elles-mêmes, se sentant moins compétentes, tandis que les hommes se sentent plus libres dans leur carrière
Leur coup de pouce pour le changement ?
Valérie Garcia : Se donner des objectifs chiffrés : par exemple en termes de représentation (25 % de femmes dans les instances pour refléter la part des cheffes d’exploitation) afin de challenger les organisations.
Marie-Andrée Luherne : systématiser le mentorat en associant des figures inspirantes pour aider les plus jeunes. Elle encourage aussi à démultiplier les groupes en non-mixité comme “tremplin”.
Morgane et Valérie soulignent qu’il faut sortir de la ferme : aller aux réunions, formations et assemblées générales pour se former, prendre de la hauteur et développer son réseau.
Un vibrant plaidoyer pour une juste place et un partage des responsabilités qui enrichit l’analyse, la stratégie et la performance du collectif agricole.
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