Avec à peine 10 % d’administratrices dans ses conseils d’administration, les Coopératives agricoles ont encore du chemin à parcourir pour parvenir à la parité ! Conscientes de ce déséquilibre, beaucoup d’agricultrices* estimeraient acceptable d’occuper 25 % des postes de gouvernance – un chiffre représentatif de leur poids en agriculture. Toutefois, certaines avancent en aparté qu’il faudrait atteindre 30 %, voire 40 % de représentativité pour peser sur les décisions.*… Avec le départ massif des agriculteurs à court terme, la question de leur remplacement dans les instances de gouvernance se pose de manière prégnante. S’il s’agit d’une opportunité pour les femmes de prendre part – enfin – aux décisions directement, il est indispensable d’accompagner les nouvelles venues en termes de formation et de prise en compte de leurs attentes. Voici trois clés de lecture intéressantes :
Prendre la parole dans une assemblée à forte composante masculine, ressemble parfois à une conquête ! En effet, dès l’école, les garçons n’hésitent pas à s’exprimer sans y être invités et à occuper l’espace. “Ils prennent plus souvent la parole de façon spontanée et d’ailleurs pas toujours en lien avec le cours dispensé”, souligne la sociologue, Marie Duru-Bellat, chercheuse à l’Institut de recherche en éducation et autrice de La Tyrannie du genre.
Prendre des responsabilités dans un syndicat, une instance décisionnelle agricole, entre en conflit avec de multiples contraintes et aspirations. Etre organisée sur le plan familial et professionnel se révèle logiquement le point névralgique de cet engagement dans la durée grâce à une bonne répartition de la charge mentale, surtout quand il y a des enfants*. De plus en plus aussi, certaines agricultrices préfèrent s’engager en dehors de l’agriculture*, dans les associations sportives ou scolaires, par exemple, pour “sortir de l’agriculture”*.
Adopter les quotas féminins ne parvient pas à s’imposer comme une solution positive, car elle laisse, pour certains, planer l’ombre d’illégitimité avec son corollaire, le syndrome de l’imposteur.
Deux initiatives inspirantes ont pris la mesure de la tension entre les différents rôles d’agricultrices : de femme, de mère, d’actrice de l’agriculture, d’adhérente ou d’administratrice. L’une est portée par Muriel Penon, administratrice de Terre Atlantique en Charente-Maritime et ses “Elles de la Coop“. L’autre est emmenée par Lucie Mainard, administratrice de la Cavac en Loire-Atlantique, qui vient de créer le groupe Les Bottées.
* Selon les témoignages recueillis auprès d’agricultrices engagées ou pas dans des organisations professionnelles agricoles.
Et vous ? Qu’est-ce qui a motivé votre engagement dans une instance agricole (coopérative, syndicat)? Ou au contraire, qu’est-ce qui vous retient de vous engager ?
Vous êtes pour ou contre les quotas féminins dans les Conseils d’administration agri ?
Laisser un commentaire