La confiance des Pères, des Papas, des Papounets (!) serait-il l’un des atouts pour faciliter l’installation des femmes en agriculture ?

Dans de nombreux témoignages sur leur parcours d’agricultrices que j’ai recueillis, beaucoup de femmes évoquent leur père, parfois en filigrane, parfois directement. Et à chaque fois, son soutien apparaît comme un atout fondamental dans la réussite de leur projet d’installation. Ce que les sociologues nomment la socialisation au goût d’entreprendre, de reprendre, de s’inscrire dans une lignée d’indépendants*, est activée en agriculture, le plus souvent par le père agriculteur ou viticulteur. Cette acculturation progressive au métier d’agricultrice par l’entremise du père, impacte directement la rassurance des héritières, « ces filles de » qui reprennent l’exploitation familiale. Légitimées naturellement sans avoir à « demander la permission d’exercer », elles semblent pouvoir libérer plus facilement et plus rapidement tout leur potentiel à la tête de leur exploitation

Pour autant, la bienveillance des pères ne joue pas un rôle seulement pour les héritières, l’une des quatre catégories d’agricultrices, mises en évidence dans la typologie de Clémentine Comer dans sa thèse…

J’ai également pu constater que les agricultrices, non issues du milieu agricole (Nimacultrices, Nima ou Néo-paysannes) mettaient également en avant le rôle positif de leur père à travers ses encouragements dans leur projet d’installation en agriculture. Celui-ci apparaît alors comme un élément rassurant pour sauter les obstacles plus aisément.

Or, nous entendons également souvent que les femmes en agriculture manquent de confiance en elles, quelle que soit leur fonction et leur niveau d’études et de réussite… Le soutien intergénérationnel serait-il LE coup de pouce nécessaire à une intégration réussie des jeunes femmes dans le milieu agricole ??

Je laisse le soin à Audrey, cheffe d’exploitation en grandes cultures de conclure à l’adresse des pères : « Croyez en vos filles comme en vos fils, laissez leur la même chance, laissez les exercer comme elles le veulent, laissez leur la chance et formez les comme si c’était votre fils ! ».

Et vous, est-ce que cela vous parle ? ? Papas, racontez nous comment vous accompagner vos filles ?

Cet espace est le vôtre.

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Au plaisir de vous lire.

Anne

* Céline Bessière : L’entretien de la Vie Ouvrière : Céline Bessière et Le genre du capital – YouTube